Assurance Immobilière, « socialisation du risque » et risques Littoraux

Financement :  MAIF

Début et Durée : Nov. 2025 - Oct. 2027 – 24 mois

Porteur(s) : Elisabeth LAMBERT et Jean-François STRUILLOU (DR CNRS, DCS)

Résumé :  Cette recherche interdisciplinaire part du constat que les mécanismes actuels de couverture (publics et privés) des risques côtiers sont insuffisants et économiquement fragiles. Elle vise à identifier des solutions viables, juridiquement et socialement acceptables, tout en tenant compte des tensions entre perceptions locales, cadres nationaux et européens.
Questions de recherche: Comment le marché de l'assurance privée pourrait-il accompagner les résidents face aux risques littoraux compte tenu de l’obligation parallèle qui pèse sur l’Etat de protéger ces populations des effets graves sur leurs droits au domicile et à la propriété ? Quels produits d’assurance seraient envisageables et/ou quel partenariat public/privé ? Dans quelles mesures les informations sur les risques côtiers impactent les conditions d’indemnisation après réalisation du risque tout comme les choix résidentiels et les stratégies d’investissement immobilier ?


Pour plus de détails: Ce projet de société part du constat suivant : face à l'ampleur croissante des risques de submersion et d’érosion côtière affectant les territoires et les propriétaires, les réponses déployées au cours de la dernière décennie apparaissent insuffisantes et économiquement non viables. Il est donc nécessaire de repenser les mécanismes de couverture, qu'ils soient assurantiels ou publics.

Son caractère novateur réside dans plusieurs aspects : premièrement, le projet adopte une approche interdisciplinaire pour étudier les évolutions juridiquement et socialement acceptables dans la gestion de ces risques. Deuxièmement, il explore les potentielles tensions entre les niveaux européen, national, et les perceptions locales des populations directement exposées. Ces dimensions enrichiront l’analyse de la viabilité des couvertures assurantielles privées et des partenariats public-privé, en intégrant une vision de long terme capable de tenir compte de l’évolution prévisible des risques côtiers dans la valorisation immobilière.

L’objectif économique est d’évaluer comment de telles couvertures pourraient lisser les pertes économiques des propriétaires et réduire la dépendance à la solidarité nationale pour l’indemnisation, tout en évitant une hausse du risque de retrait des assureurs dans les zones littorales sensibles.

Concernant la dimension sociale du projet, l’objectif est de comprendre comment les propriétaires perçoivent aujourd’hui à la fois les risques côtiers auxquels ils sont soumis et les garanties assurantielles que leur apportent assureurs et Etat. Il s’agira ainsi de cerner les biais cognitifs (Kahneman & Tversky, 1979 ; Flanquart, 2016) jouant sur leur perception des risques, et d’analyser leur représentation générale de ce que devrait être la part de la solidarité nationale et celle de l’assurance volontaire dans la couverture de ces risques (l’équilibre étant probablement différent de celui des propriétaires étatsuniens). L’établissement de ces données permettra ensuite d’imaginer à quelles contraintes doit répondre la communication sur le risque et sur la protection que peuvent offrir les assurances et l’Etat pour qu’elle soit efficace. C’est-à-dire pour qu’elle fasse évoluer sensiblement la représentation qu’ont les propriétaires du problème, à défaut de la changer totalement.

Objectif optionnel dépendant de l’accès aux données : cette partie examinerait les interactions entre risques littoraux, primes d’assurance et prix de l’immobilier dans les zones exposées. La méthodologie reposerait sur l’exploitation de données historiques sur les primes, sinistres, couvertures et prix immobiliers. L’analyse s’appuie sur des modèles hédoniques (Bin et al. 2008) d’évaluation de l’impact des variations des primes et sinistres passés sur la valorisation des biens.