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Avis de soutenance - Louise DALIBERT - Les retraits de la vie politique

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  • Le 09 décembre 2022

    Amphi C
    UFR Droit

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  • à 14h

Thèse préparée sous la direction d'Arnauld LECLERC & Xavier CRETTIEZ


Les retraits de la vie politique. Un regard décalé sur la professionnalisation de la vie politique


Résumé :
Les retraits de la vie politique n’ont guère été abordés dans la littérature scientifique française du fait d’une idée force sous-jacente selon laquelle « on ne quitte pas la vie politique ». En effet, les rétributions conférées par le métier politique (en termes de statut, de pouvoir d’agir, de gains économiques) dissuaderaient nécessairement les élus de se retirer volontairement de leurs mandats et dans le même temps, les retraits « involontaires » de la politique seraient également rares (du fait notamment de la pratique répandue du cumul des mandats).
Cette enquête s’appuie sur une étude quantitative et qualitative d’un corpus d’élus français : les députés (élus entre 1997 et 2017), les maires de grandes villes (1977-2020) et les ministres (1995-2017) qui ont quitté leurs mandats électifs (soit au total 1279 acteurs). Elle entend aborder la question de la professionnalisation des activités politiques sous l’angle du processus de sortie. Ainsi, si les contraintes naturelles (le décès, la maladie, la vieillesse) causent environ un tiers des retraits, c’est la défaite qui constitue le premier motif de retrait de la vie politique (35%). Les élus sont parfois également contraints de renoncer à leurs mandats lorsqu’ils sont empêtrés dans des scandales (6,5%). Plus contrintuitives, les sorties peuvent également émaner de décisions apparemment volontaires des acteurs (25%) : lorsqu’ils sont nommés à un emploi public, pour se reconvertir professionnellement ou bien tout simplement pour se consacrer à leur retraite. Les contraintes liées à la difficile conciliation entre vie politique et vie familiale ainsi que les considérations financières sont également des éléments qui peuvent peser dans les décisions des acteurs.
Cette thèse s’intéresse également aux nouvelles activités principales des anciens élus (leurs « vies d’après »). Si deux tiers des sortants optent pour la retraite, un tiers se reconvertit professionnellement. Ces circulations permettent ainsi de nuancer le caractère clos du monde politique et invitent à penser de nouvelles formes de circulation des élites. L’étude des sorties vient ainsi questionner l’analyse du métier politique en montrant d’abord que les retraits sont un objet d’étude en tant que tel et qu’ils progressent durant notre période. En effet, les retraits involontaires augmentent (notamment du fait de la combinaison des alternances à la pratique relativement récente du non-cumul des mandats) tout comme les retraits volontaires (retraites et reconversions professionnelles notamment). Au final, longtemps assimilé à un « engagement total » à forte dimension vocationnelle, le métier politique tend à se professionnaliser au sens de sa banalisation et de sa normalisation progressive.

Mis à jour le 30 novembre 2022.
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